Les Enfants Terribles / RHUNENSKY
La boutique physique « Les enfants terribles » existe depuis 2005 sous ce nom, mais s’est ouverte réellement en 1991. J’étais si jeune et inexpérimentée, je peignais déjà dans ce lieu, timidement, sans désir de reconnaissance, juste avec le besoin de créer pour ma santé mentale.
Les compliments me mettent encore bien mal à l’aise, je les reçois avec autant d’impact que les critiques.
En 1992 après une première saison chaotique parce que seule et mal avisée, avec cette sensibilité d’enfant qui ne comprenait pas l’engouement pour mes peintures, n’assumant absolument pas les jugements, surtout ceux qui encensent, ceux qui encouragent et ceux qui n’ont pas de pudeur à l’amour, et puis l’achat de mes dessins qui parlaient de mon âme, j’avais le sentiment de me prostituer, alors j’ai fui d’ingéniosité pour endosser l’art au nom d’un tiers. J'inventais une vie au peintre, je n'étais pas l’artiste, je devenais aux yeux des clients la vendeuse, ce qui me laissait une place parfaite dans ma bulle créatrice.
La journée je travaillais et la nuit je peignais dans l’ombre de moi-même.
Évidemment j'interprétais mon entourage ou mes vendeuses comme sadiques lorsqu’ils me trahissaient en affirmant devant la clientèle que j’étais l’auteur des créations. Je rougissais de honte d’être découverte et ils me traitaient tous de conne.
En 2005, je devais trouver un nom à cette boutique, et même si je ne me nommais pas, je comprenais l’importance d’être identifié.
Lors d’une balade dans la ville de Lyon, je lus l’enseigne d’un restaurant « les enfants terribles » et une vive émotion parcourut tout mon corps.
Je me reconnaissais dans le titre ! Moi, la libre, l’enfant si peu sage mais tellement timide.
Ce n’est que bien plus tard, que je découvrais cette pièce de théâtre de Jean Cocteau et la similitude de ses œuvres avec les miennes. On me compare souvent à lui déjà de par mon physique saillant, un peu coupé au couteau et puis la poésie mélangée au style des peintures. En réalité, je ne récuserai jamais mes influences car le début du siècle dernier m’a toujours fasciné à travers la mode, la musique, la liberté, l’envie de vivre, le désir de créer, l’échange humain, la sexualité, l’amour, l’art, la poésie, l’intelligence…
J’ai longtemps gardé le secret, créant les collections dans le silence et l’anonymat. Il est évident que lorsqu’on crée, peu importe si cela plaît ou pas, on créera quand même et pour toujours, mais je ne souhaitais pas basculer dans la facilité et l’influence. J’ai changé de style 20 fois, je me suis mise en danger, je n’ai jamais pensé plaire, j’ai toujours souhaité vibrer et ça plaisait quand même.
Pour garder son âme intacte, il faut rester fort. Restez fort.
Et puis la vie donne des leçons, je ne pouvais m’empêcher de me dessiner sur la peau et sur celle des autres qui trouvaient ça beau. Inévitablement ça laisse des traces d’indices, je me dévoilais naïvement par manque de temps, par trop de plaisir et fuir la boutique pour dessiner à l'abri devenait impossible.
De toute façon, ne plus créer c’est mourir.
J’ai tout donné dans le lieu. J’ai installé un bureau et j’ai ramené mes pinceaux en assumant les compliments sans rougir, en essayant de ne plus souffrir devant l’enthousiasme et l’encouragement des clients qui me poussent à créer davantage, à continuer de peindre et à signer les œuvres. Rhunensky, c’est vous qui l’avez mise au monde et j’ai fini par devenir comme vous, remplie de gratitude sans aucune pudeur à l’amour, aimant vos mots qui finissaient par soigner les miens. Les années m’avaient déjà formée à recevoir les critiques virulentes mais jamais la reconnaissance qui me paralysait. Aujourd’hui je peins sur et pour les gens par amour, parce qu’ils m’ont délivrée de moi-même générant une créativité vibrante. Pour ça, je les remercie.
Cocteau a écrit la pièce de théâtre « les parents terribles » je me reconnais encore dans le titre depuis que je suis mère mais je ne changerai pas le nom de la boutique, je peins toujours comme l’enfant que je ne suis plus.
Les Enfants Terribles
RHUNENSKY
2 rue du Port-Vieux
64200, BIARRITZ
France
Œuvres Originales
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Nautilus
Prix habituel €39,00 EURPrix habituelPrix unitaire parÉpuisé -
Le Bisou de Francesco
Prix habituel €39,00 EURPrix habituelPrix unitaire parÉpuisé -
Jeshua
Prix habituel €39,00 EURPrix habituelPrix unitaire parÉpuisé -
Madonne
Prix habituel €39,00 EURPrix habituelPrix unitaire parÉpuisé